Dieu réaffirme la vie et nous donne l’espérance - Message de la FLM pour Pâques 2020, par Nestor Paulo Friedrich

11/04/2020

Dieu réaffirme la vie et nous donne l’espérance

Message de la FLM pour Pâques 2020, par Nestor Paulo Friedrich

Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles
vont à la tombe, le soleil étant levé. Elles se disaient
entre elles : « Qui nous roulera la pierre de l’entrée du
tombeau ? » Et, levant les yeux, elles voient que la pierre
est roulée ; or, elle était très grande.
(Marc 16,2-4)

Chères sœurs et chers frères en Christ,

J’écris ce message pendant la pandémie de coronavirus. Nous sommes en quarantaine. Nous suivons depuis chez nous la progression du nombre de personnes infectées et le nombre croissant de décès. Un effort considérable est fait pour informer et guider la population concernant les moyens de prévenir la contagion. La consigne est de rester à la maison. Au début de cette crise, les réactions ont été diverses : certaines personnes ont minimisé le problème, d’autres ont inventé des récits de conspiration « politico-économique », d’autres encore se sont montrés opportunistes, offrant des promesses religieuses fondamentalistes de salut dans leurs « Églises de la prospérité ». Oui, nous savons bien que dans ces moments-là, il est essentiel de rester calme, de ne pas désespérer et de faire preuve de sérénité et d’équilibre. Il n’existe cependant aucun moyen de cacher notre fragilité. Le cœur est rempli de crainte, et le sentiment d’insécurité grandit. Comment nous représenter ce qui nous attend ? Qui roulera cette pierre ?

La nature nous donne une dure leçon. Tout à coup, le monde est devenu plus petit. Nous sommes plus interconnecté-e-s et interdépendant-e-s que nous le pensions. Nous redécouvrons notre humanité et les contradictions qui lui sont inhérentes. La pandémie dévoile le monde inégalitaire dans lequel nous vivons. Elle apporte la preuve de la crise profonde du modèle économique néolibéral actuel, de l’inefficacité de la politique et de la crise de l’État en tant que garant du bien commun et de la justice sociale. Elle révèle notre nature humaine pécheresse. Elle nous met au défi de revenir à des concepts théologiques tels que le péché personnel et structurel qui, en ce moment, dévoile son visage cruel et terrifiant. Le coronavirus n’a pas d’égard pour l’être humain, et ses conséquences sur les différentes populations seront variables. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement notre santé personnelle, mais aussi notre pérennité, « notre pain quotidien ». Qui roulera la pierre ?

*

Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et Salomé se lèvent tôt. Elles marchent le cœur rempli de crainte ! Elles vont oindre le corps de Jésus. Les derniers jours ont été intenses. Elles ont vécu l’enfer et la haine qui ont torturé, crucifié et tué Jésus ! Comment pourraient-elles ne pas avoir peur, ne pas s’effrayer d’un pouvoir aussi destructeur ? Leurs cœurs autrefois pleins d’espérance sont lourds de frustration, d’angoisse, de chagrin et d’une immense tristesse ! En compagnie de Jésus, elles ont fait l’expérience d’horizons qui s’ouvrent et du rétablissement de leur identité. Avec Jésus, elles ont fait l’expérience de l’amour inconditionnel. En compagnie de Jésus, elles ont fait l’expérience d’un Dieu de miséricorde qui regardait et accueillait celles et ceux que l’on ne voyait ou que l’on ne recevait jamais. Elles ont fait l’expérience du pardon de Dieu qui apporte une paix véritable pour vaincre la peur. Dans un dernier geste d’amour, les femmes vont embaumer son corps.

Lorsqu’elles arrivent à l’entrée du tombeau, elles sont surprises : la pierre a été enlevée. Un jeune homme vêtu de blanc leur dit de ne pas avoir peur. Jésus est ressuscité. Le jeune homme demande aux femmes de le dire aux disciples et à Pierre et d’aller en Galilée. C’est là qu’elles verront Jésus, comme il le leur avait dit.

Personne ne s’attendait au miracle de la résurrection. La pierre massive fermant l’entrée du tombeau, humainement parlant, marquait la fin de l’histoire. Une fois de plus, Dieu nous surprend, tout comme durant les récits de l’Exode et de Noël. Ces événements défient la logique humaine. Dieu ressuscite Jésus ! Dieu réaffirme que la vie est la plus grande expression de son Royaume.

La peur et l’incrédulité sont transformées par le miracle de la résurrection, qui ouvre les yeux des disciples, réchauffe leur cœur et les met en route pour aller proclamer que le Seigneur est ressuscité. 

L’expérience de la résurrection leur donne une nouvelle direction et renouvelle leur espérance. Elle leur permet de regarder le monde, la vie et eux-mêmes, avec un regard neuf. Elle leur permet d’affronter la vie dans ses défis et les inévitables souffrances qui l’accompagnent. Elle leur permet de porter la croix et d’affronter les croix qui surgissent du fait du péché humain.

*

Dieu ne ressuscite pas Jésus d’entre les morts et n’enlève pas la pierre pour que nous restions passifs ou passives face au péché qui crucifie Jésus. La foi en Jésus Christ ne s’éteint pas devant la mort ! Dans la douleur, nous retrouvons Dieu et redécouvrons nos frères et sœurs comme nos prochains. Nous sommes témoins de signes d’espérance au milieu de la douleur causée par le coronavirus. Nous observons des expressions de solidarité, des initiatives pour empêcher la propagation du virus, une communion vécue virtuellement pour adorer Dieu et prier, des manifestations de gratitude envers les personnes travaillant dans le secteur de la santé, des efforts pour atténuer les pertes, des signes d’amour, des actes accomplis avec objectivité et respect. Aujourd’hui, la réalité nous met au défi de réfléchir et d’adopter des attitudes nouvelles envers la vie que Dieu, dans sa grâce, nous a donnée. Il serait imprudent, à la lumière de l’Évangile, d’affronter le coronavirus en ignorant, par exemple, les voix des jeunes qui dénoncent l’effondrement climatique actuel.

La fin du chapitre 16 de l’évangile de Marc nous renvoie au début de l’Évangile : retourner en Galilée, recommencer à zéro. Pourquoi ? Parce que Jésus Christ est vivant. Parce que nous croyons à l’Évangile, parce que Dieu roule les pierres qui essaient de nous maintenir dans la mort. Parce que nous possédons l’espérance.

Que la parole du Christ nous réconforte et nous garde dans la paix de Dieu. Qu’elle nous donne la sérénité dont nous avons besoin en ce temps de pandémie plein de douleurs, de pertes, de deuils, d’incertitudes et de souffrances.

Que Dieu nous accorde la sagesse et nous incite à être des témoins de la vie, par des attitudes qui expriment la miséricorde et l’amour jaillissant de la foi en Dieu ! C’est Jésus qui nous le dit : « Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Marc 1,15).
Amen !

Le pasteur Nestor Paulo Friedrich est le vice-président de la FLM pour l’Amérique latine et les Caraïbes. 


Autor(a): Nestor Paulo Friedrich
Âmbito: IECLB
ID: 55990
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